samedi 19 avril 2008

DYNAMISME FUTURISTE

Luigi RUSSOLO, La Révolte, 1911, 150 X 230, La Haye

Luigi RUSSOLO, La Musica, 1911, 220 X 180, Collection particulière

Umberto BOCCIONI, La Risata (Le Rire), 1912, 110 X 145, New York, Museum of Modern Art

Gino SEVERINI, Danseuse au Bal Tabarin, 1912, 61 X 46, Milan, Collection particulière



Gino SEVERINI, Mare = Ballerina, 1913, 105 X 86, Venise, Collection Peggy Guggenheim


Umberto BOCCIONI, Dynamisme d'un joueur de soccer, 1913, 193 X 201, New York, Museum of Modern Art


Je désire revenir sur une affirmation à propos de laquelle j'écrivis plusieurs articles dans la revue Lacerba de Florence et dans la revue Der Sturm de Berlin : « le concept de simultanéité en peinture et en sculpture a fait sa première apparition dans la sensibilité plastique moderne avec nos recherches futuristes. » Personne avant nous n'avait utilisé ce terme pour définir la nouvelle condition de vie dans laquelle se serait manifesté le nouveau drame plastique.

Nous avions proclamé que la simultanéité était une nécessité absolue dans l'oeuvre d'art moderne et le « but énivrant » de notre art futuriste. Nous avions proclamé cette vérité dans les manifestes de la peinture et de la sculpture futuristes, dans les préfaces des catalogues de nos différentes expositions ; nous l'avons toujours appliqué dans nos oeuvres. (...)

Si nous sommes obligés de défendre jalousement la primauté de nos découvertes, c'est parce que nous vivons et travaillons en Italie, pays - quoi qu'en disent les marchands de soupe de l'art italien - considéré jusqu'à maintenant inexistant pour ce qui est de la peinture, de la sculpture, de l'architecture, de la musique et de la littérature.

La simultanéité est pour nous l'exaltation lyrique, la manifestation plastique d'un nouvel absolu : la vitesse ; d'un nouveau et merveilleux spectacle : la vie moderne ; d'une nouvelle fièvre : la découverte scientifique.

Je ne peux oublier le scepticisme et la dérision avec lesquels des artistes jeunes ou vieux, la presse et le public accueillirent nos très violentes professions de foi en la modernité, surtout en Italie ; notre affirmation indiscutable sur la nécessité de piétiner l'artistique et les manies culturelles ; la nécessité de devenir brutaux, rapides, précis ; la nécessité de nous américaniser, en entrant dans le bouleversant tourbillon de la modernité à travers ses foules, ses automobiles, ses télégraphes, ses quartiers populaires et nus, ses bruits, ses crissements, sa violence, sa cruauté, son cynisme, son implacable arrivisme ; l'exaltation, au fond, de tous les aspects sauvages et anti-artistiques de notre époque. Beaucoup y virent un passe-temps puéril, un attachement aux faits divers, un cinéma esthético-sentimental... Laissons-les dire...

Il vaut mieux faire un nouveau schéma pour montrer comment toutes les recherches plastiques futuristes s'appuient sur la simultanéité.



DYNAMISME

(simultanéité de mouvement absolu + mouvement relatif)


LIGNES-FORCES
(simultanéité de forces centrifuges + forces centripètes)


SOLIDIFICATION DE L'IMPRESSIONNISME
(simultanéité d'objet + milieu + atmosphère)


COMPLÉMENTARISME DYNAMIQUE
(simultanéité de couleur + forme + clair-obscur)


COMPÉNÉTRATION DES PLANS
(simultanéité intérieur-extérieur + souvenir + sensation)




La simultanéité est la condition dans laquelle apparaissent les différents éléments constituant le DYNAMISME. C'est donc l'effet de cette grande cause qui est le dynamisme universel. C'est l'aspect lyrique de la conception moderne de la vie, basée sur la rapidité et la contemporanéité des connaissances et des communications.


Si nous considérons les différentes manifestations de l'art futuriste, nous voyons partout s'affirmer violemment la simultanéité.


Umberto BOCCIONI, « Simultanéité », section XVI de Dynamisme plastique, mars 1914

mercredi 16 avril 2008

EXAMEN FINAL : IMAGES


Georges BRAQUE, Femme tenant une mandoline, Paris, printemps 1910, 92 X 73, Munich, Bayerische Staatsgemäldesammlungen


Pablo PICASSO, Guitariste, Cadaquès, été 1910, 100 X 73, Paris, Musée National d'Art Moderne


Pablo PICASSO, Portrait de Daniel-Henry Kahnweiler, automne 1910, 100,6 X 72,8, Chicago, The Art Institute of Chicago


Georges BRAQUE, Le Portugais ou L'Émigrant, Céret et Paris, été-automne 1911, 117 X 81, Bâle, Kunstmuseum

II



Carlo CARRA, Les Funérailles de l'anarchiste Galli, 1911, 198,7 X 259,1, New York, Museum of Modern Art

Umberto BOCCIONI, La Rue entre dans la Maison, 1911, 100 X 100, Hanovre, Kunstmuseum

Umberto BOCCIONI, États d'âme II : Les Adieux, fin 1911-début 1912, 70,5 X 96,2 New York, Museum of Modern Art


Gino SEVERINI, Hiéroglyphe dynamique du Bal Tabarin, 1912, 152 X 156, huile et paillettes, New York, Museum of Modern Art

lundi 14 avril 2008

IDENTITÉ SUBJECTIVE

Umberto BOCCIONI, Io-Noi (Moi-Nous), montage photographique, 1907, 9 X 13



Marcel DUCHAMP, Autour d'une table, montage photographique 1917

dimanche 13 avril 2008

FORTUNE HISTORIQUE DE LA BOURGEOISIE

Umberto BOCCIONI, Usines à Porta Romana, 1908, 75 X 145, Milan, Collection particulière



La bourgeoisie a joué dans l'histoire un rôle éminemment révolutionnaire.

Partout où elle a conquis le pouvoir, elle a foulé aux pieds les relations féodales, patriarcales et idylliques. Tous les liens complexes et variés qui unissent l'homme féodal à ses "supérieurs naturels", elle les a brisés sans pitié pour ne laisser subsister d'autre lien, entre l'homme et l'homme, que le froid intérêt, les dures exigences du "paiement au comptant". Elle a noyé l'extase religieuse, l'enthousiasme chevaleresque, la sentimentalité petite-bourgeoise dans les eaux glacées du calcul égoïste. Elle a fait de la dignité personnelle une simple valeur d'échange ; elle a substitué aux nombreuses libertés, si chèrement conquises, l'unique et impitoyable liberté du commerce. En un mot, à la place de l'exploitation, voilées par des illusions religieuses et politiques, elle a mis une exploitation ouverte, directe, brutale, éhontée.

La bourgeoisie a dépouillé de leur auréole toutes les professions jusque là réputées vénérables et vénérées. Du médecin, du juriste, du prêtre, du poète, du savant, elle a fait des salariés à ses gages.

La bourgeoisie a déchiré le voile de sentimentalité qui recouvrait les relations de famille et les a réduites à n'être que de simples rapports d'argent.La bourgeoisie a révélé comment la brutale manifestation de la force au Moyen Âge, si admirée de la réaction, trouve son complément naturel dans la plus crasse paresse. C'est elle qui, la première, a prouvé ce que peut accomplir l'activité humaine : elle a créé de tout autres merveilles que les pyramides d'Egypte, les aqueducs romains, les cathédrales gothiques ; elle a conduit bien d'autres expéditions que les antiques migrations de peuples et les croisades.

La bourgeoisie n'existe qu'à la condition de révolutionner constamment les instruments de travail, ce qui veut dire le mode de production, ce qui veut dire tous les rapports sociaux. La conservation de l'ancien mode de production était, au contraire, la première condition d'existence de toutes les classes industrielles antérieures. Ce bouleversement continuel des modes de production, ce constant ébranlement de tout le système social, cette agitation et cette insécurité perpétuelles distinguent l'époque bourgeoise de toutes les précédentes. Tous les rapports sociaux, traditionnels et figés, avec leur cortège de croyances et d'idées admises et vénérées, se dissolvent ; celles qui les remplacent deviennent surannées avant de se cristalliser. Tout ce qui était solide et stable est ébranlé, tout ce qui était sacré est profané ; et les hommes sont forcés, enfin, d'envisager leurs conditions d'existence et leurs rapports réciproques avec des yeux dégrisés.

Poussée par le besoin de débouchés toujours nouveaux, la bourgeoisie envahit le globe entier. Il lui faut s'implanter partout, exploiter partout, créer partout des moyens de communication.

Par l'exploitation du marché mondial, la bourgeoisie donne un caractère cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au grand désespoir des réactionnaires, elle a enlevé à l'industrie sa base nationale. Les vieilles industries nationales sont détruites ou sur le point de l'être. Elles sont supplantées par de nouvelles industries, dont l'adoption devient une question de vie ou de mort pour toutes les nations civilisées, industries qui n'emploient plus des matières premières indigènes, mais des matières premières venues des régions les plus lointaines, et dont les produits se consomment non seulement dans le pays même, mais dans tous les coins du globe.

A la place des anciens besoins, satisfaits par les produits nationaux, naissent des besoins nouveaux, réclamant pour leur satisfaction les produits des contrées les plus lointaines et des climats les plus divers. A la place de l'ancien isolement des nations se suffisant à elles-mêmes, se développe un trafic universel, une interdépendance des nations. Et ce qui est vrai pour la production matérielle s'applique à la production intellectuelle. Les oeuvres intellectuelles d'une nation deviennent la propriété commune de toutes. L'étroitesse et l'exclusivisme nationaux deviennent de jour en jour plus impossibles ; des nombreuses littératures nationales et locales se forme une littérature universelle.

Par le rapide perfectionnement des instruments de production et l'amélioration infinie des moyens de communication, la bourgeoisie entraîne dans le courant de la civilisation jusqu'aux nations les plus barbares. Le bon marché de ses produits est la grosse artillerie qui bat en brèche toutes les murailles de Chine et fait capituler les barbares les plus opiniâtrement hostiles aux étrangers. Sous peine de mort, elle force toutes les nations à adopter le mode de production bourgeois ; elle les force à introduire chez elles la prétendue civilisation, c'est-à-dire à devenir bourgeoises. En un mot, elle modèle le monde à son image.

Karl MARX & Friedrich ENGELS, MANIFESTE COMMUNISTE, 1848

HÉRACLITE, Fragments

MAN RAY, Électricité, 1931, rayogramme en héliogravure sur papier de rives, 26 X 20,2


HÉRACLITE, Fragments - avec indication des sources -
traduction française de TANNERY (1887)


Sextus Empiricus, Contre les mathématiciens, VII 132
1. Ce verbe, qui est vrai, est toujours incompris des hommes, soit avant qu’ils ne l’entendent, soit alors qu’ils l’entendent pour la première fois. Quoique toutes choses se fassent suivant ce verbe, ils ne semblent avoir aucune expérience de paroles et de faits tels que je les expose, distinguant leur nature et disant comme ils sont. Mais les autres hommes ne s’aperçoivent pas plus de ce qu’ils font étant éveillés, qu’ils ne se souviennent de ce qu’ils ont fait en dormant.

Sextus Empiricus, Contre les mathématiciens, VII 133
2. Aussi faut-il suivre le (logos) commun ; mais quoiqu’il soit commun à tous, la plupart vivent comme s’ils avaient une intelligence à eux.

Aétius, Opinions, II, 21, 4
3. (le soleil) sa largeur est d’un pied.

Albert le Grand, De uegetabilibus, VI, 401
4. Si felicitas esset in delectationibus corporis, boues felices diceremus, cum inveniant orobum ad comedendum.

Anatolius [cod. Mon.gr.384, f, 58]
4a. Célébrer des sacrifices sanglants ne sert pas plus a nous purifier que la boue ne laverait la tache qu’elle a faite.(Léon Robin)

Fragmente Griechischer Theosophien, 68
5. Ils prient de telles images; c’est comme si quelqu’un parlait avec les maisons, ne sachant pas ce que sont les dieux ni les héros.(Léon Robin)

Aristote, Météorologiques, B 2, 355a 13
6. (le soleil) chaque jour nouveau.

Aristote, De sensu, 5, 443a 23
7.Si toutes choses devenaient fumée, on connaîtrait par les narines.

Aristote, Ethique à Nicomaque, Θ, 2, 1155b4
8. Ce qui est contraire est utile; ce qui lutte forme la plus belle harmonie; tout se fait par discorde. (Léon Robin)

Aristote, Ethique à Nicomaque, K5, 1176a7
9. L’âne choisirait la paille plutôt que l’or.

Ps. Aristote, Traité du Monde, 5. 396b7
10. Joignez ce qui est complet et ce qui ne l’est pas, ce qui concorde et ce qui discorde, ce qui est en harmonie et en désaccord ; de toutes choses une et d’une, toutes choses.

Ps.- Aristote, Traité du monde, 6, 401, a 8s.
11. Tout reptile se nourrit de terre.

Arius Didyne dans Eustèbe, Préparation évangélique, XV, 20, 2.
12. A ceux qui descendent dans les mêmes fleuves surviennent toujours d’autres et d’autres eaux.

Clément, Protreptique, 34, 5 .
15. Car, si ce n’était pas de Dionysos qu’on mène la pompe, en chantant le cantique aux parties honteuses, ce serait l’acte le plus éhonté, dit Héraclite ; mais c’est le même, Hadès ou Dionysos, pour qui l’on est en folie ou en délire.

Clément; Pédagogue, 99, 5.
16. Qui se cachera du feu qui ne se couche pas ?

Clément, Stromates, II, 8, 1.
17. Ce n’est pas ce que pensent la plupart de ceux que l’on rencontre; ils apprennent, mais ne savent pas, quoiqu’ils se le figurent à part eux.

Clément, Stromates, II, 24, 5.
18. Sans l’espérance, vous ne trouverez pas l’inespéré qui est introuvable et inaccessible.

Clément, Stromates, II, 24, 5.
19. Ils ne savent ni écouter ni parler.

Clément, Stromates, III, 14, 1.
20. Quand ils sont nés, ils veulent vivre et subir la mort et laisser des enfants pour la mort.

Clément, Stromates, IV, 2, 4, 2.
22. Ceux qui cherchent l’or fouillent beaucoup de terre pour trouver de petites parcelles.

Clément, Stromates, IV, 10, 1.
23. On ne connaîtrait pas le mot de justice, s’il n’y avait pas de perversité.

Clément, Stromates, IV, 4, 16, 1.
24. Les dieux et les hommes honorent ceux qui succombent à la guerre.

Clément, Stromates, IV, 7, 49, 3.
25. Les plus grands morts obtiennent les plus grands sorts.

Clément, Stromates, IV, 141, 2.
26. L’homme dans la nuit, allume une lumière pour lui-même ; mort, il est éteint. Mais vivant, dans son sommeil et les yeux éteints, il brûle plus que le mort ; éveillé, plus que s’il dort.

Clément, Stromates, IV, 22, 144, 3.
27. Les hommes n’espèrent ni ne croient ce qui les attend après la mort.

Clément, Stromates, V, 1, 9, 3.
28. L’homme éprouvé sait conserver ses opinions ; le châtiment atteindra les artisans de mensonge et les faux témoins.

Clément, Stromates, V, 14, 104, 2.
30. Ce monde été fait, par aucun des dieux ni par aucun des hommes ; il a toujours été et sera toujours feu éternellement vivant, s’allumant par mesure et s’éteignant par mesure.

Clément, Stromates, V, 14, 104, 3.
31. Les changements du feu sont d’abord la mer, et, de la mer, pour moitié terre, moitié prestère. La mer se répand et se mesure au même compte qu’avant que la terre ne fût.

Clément, Stromates, V, 115, 1.
32. L’un, qui seul est sage, veut et ne veut pas être appelé du nom de Zeus.

Clément, Stromates, V, 14, 115, 2.
33. La loi et la sentence est d’obéir à l’un.

Clément, Stromates, V, 115, 3. & Préparation évangélique, XIII, 13, 42.
34. Les inintelligents qui écoutent ressemblent à des sourds ; le proverbe témoigne que, tout présents qu’ils soient, ils sont absents.

Clément, Stromates, VI, 17, 2.
36. Pour les âmes, la mort est de devenir eau ; pour l’eau, la mort est de devenir terre ; mais de la terre vient l’eau, de l’eau vient l’âme.

Diogène Laërce, Vies des philosophes, I, 88.
39. Dans Priène, vivait Bias, fils de Teutame, dont on parle plus que des autres.

Diogène Laërce, Vies des philosophes, IX, 1.
40. La polymathie n’enseigne pas l’intelligence; elle eût enseigné Pythagore,
Xénophane et Hécatée.

Diogène Laërce, Vies des philosophes, IX, 1.
41. II n’y a qu’une chose sage, c’est de connaître la pensée qui peut tout gouverner partout.

Diogène Laërce, Vies des philosophes, IX, 2.
43. Mieux vaut étouffer la démesure qu’un incendie.

Diogène Laërce, Vies des philosophes, IX, 2.
44. Le peuple doit combattre pour la loi comme pour ses murailles.

Diogène Laërce, Vies des philosophes, IX, 7.
46. La présomption est une maladie sacrée.

Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 9, 1.
50. Ce n’est pas à moi, mais au logos qu’il est sage d’accorder que l’un devient toutes choses.

Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 9, 2.
51. Ils ne comprennent pas comment ce qui lutte avec soi-même peut s’accorder. L’harmonie du monde est par tensions opposées, comme pour la lyre et pour l’arc.

Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 9, 4.
52. L’Éternel est un enfant qui joue à la pettie ; la royauté est a un enfant.

Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 9, 4.
53. La guerre est père de tout, roi de tout, a désigné ceux-ci comme dieux, ceux-là comme hommes, ceux-ci comme esclaves, ceux-la comme libres.

Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 9, 5.
54. Il y a une harmonie dérobée, meilleure que l’apparente et où le dieu a mêlé et profondément caché les différences et les diversités.

Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 9, 15.
55. Ce qu’on voit, ce qu’on entend, ce qu’on apprend, voilà ce que j’estime davantage.

Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 9, 6.
56. Les hommes se trompent pour la connaissance des choses évidentes, comme Homère qui fut le plus sage des Grecs. Des enfants, qui faisaient la chasse à leur vermine, l’ont trompé en disant: « Ce que nous voyons et prenons, nous le laissons; ce que nous ne voyons ni prenons, nous l’emportons ».

Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 10, 2.
57. La foule a pour maître Hésiode ; elle prend pour le plus grand savant celui qui ne sait pas ce qu’est le jour ou la nuit ; car c’est une même chose.

Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 10, 3.
58. Les médecins taillent, brûlent, torturent de toute façon les malades et, leur faisant un bien qui est la même chose qu’une maladie, réclament une récompense qu’ils ne méritent guère.

Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 10, 4.
60. Un même chemin en haut, en bas.

Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 10, 5.
61. La mer est l’eau la plus pure et la plus souillée ; potable et salutaire aux poissons, elle est non potable et funeste pour les hommes.

Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 10, 6.
62. Les immortels sont mortels et les mortels, immortels ; la vie des uns est la mort des autres, la mort des uns, la vie des autres.

Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 10, 6.
63. De là ils s’élèvent et deviennent gardiens vigilants des vivants et des morts.

Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 10, 7.
64. La foudre est au gouvernail de l’univers.

Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 10, 7.
65. Le feu est indigence et satiété.(Léon Robin)

Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 10, 7.
66. Le feu survenant jugera et dévorera toutes choses.

Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 10, 7.
67. Le dieu est jour-nuit, hiver-été, guerre-paix, satiété-faim. Il se change comme quand on y mêle des parfums ; alors on le nomme suivant leur odeur.

Marc Aurèle, Pensées, IV, 46 ; Maxime de Tyr. XII ; Plutarque de E. 18. 392c.
76. Mort du feu, naissance pour l’air ; mort de l’air, naissance pour l’eau.

Celse, dans Origène, Contre Celse, VI, 12.
78. Le naturel humain n’a pas de raison, le divin en a.

Celse, dans Origène, Contre Celse, VI, 42.
80. Il faut savoir que la guerre est commune, la justice discorde, que tout se fait et se détruit par discorde.

Platon, Hippias majeur, 289 a.
82. Le plus beau singe est laid en regard du genre humain.

Platon, Hippias majeur, 289 b.
83. L’homme le plus sage parait un singe devant Dieu.

Aristote, Ethique à Eudème, B 7, 1223 b 23 s.
85. Il est difficile de résister à la colère ; elle fait bon marché de l’âme.

Clément, Stromates, V, 13, 88, 4.
86. Cacher les profondeurs de la science est une bonne défiance ; elle ne se laisse pas méconnaître.

Plutarque, De audientis poetis, 28 D.
87. L’homme niais est mis hors de lui par tout discours.

Plutarque, Consolation d’Apollonius, 106 E.
88. Même chose ce qui vit et ce qui est mort, ce qui est éveillé et ce qui dort, ce qui est jeune et ce qui est vieux ; car le changement de l’un donne l’autre, et réciproquement.

Plutarque, Sur l’E de Delphes, 388 DE.
90. Contre le feu se changent toutes choses et contre toutes choses le feu, comme les biens contre l’or et l’or contre les biens.

Plutarque, Sur l’E de Delphes, 392 B.
91. On ne peut pas descendre deux fois dans le même fleuve.

Plutarque, Sur les oracles de la Pythie 397 A.
92. La sibylle, de sa bouche en fureur, jette des paroles qui ne font pas rire, qui ne sont pas ornées et fardées, mais le dieu prolonge sa voix pendant mille ans.

93. Le dieu dont l’oracle est à Delphes ne révèle pas, ne cache pas, mais il indique.

94. Le Soleil ne dépassera pas les mesures ; sinon, les Erynnies, suivantes de Zeus, sauront bien le trouver.

95. II vaut mieux cacher son ignorance; mais cela est difficile quand on se laisse aller à l’inattention ou a l’ivresse.

96. Les morts sont à rejeter encore plus que le fumier.

97. Les chiens aboient après ceux qu’ils ne connaissent pas.

98. Les âmes flairent dans l’Hadès.

99. Sans le Soleil, on aurait la nuit.

101. Je me suis cherché moi-même.

104. Quel est leur esprit ou leur intelligence ?

107. Ce sont de mauvais témoins pour les hommes que les yeux et les oreilles quand les âmes sont barbares.

108. De tous ceux dont j’ai entendu les discours, aucun n’est arrivé à savoir que ce qui est sage est séparé de toutes choses.

110. II n’est pas préférable pour les hommes de devenir ce qu’ils veulent.

111. C’est la maladie qui rend la santé douce et bonne ; c’est la faim qui fait de même désirer la satiété, et la fatigue, le repos.

114. Ceux qui parlent avec intelligence doivent s’appuyer sur l’intelligence commune à tous, comme une cité sur la loi, et même beaucoup plus fort. Car toutes les lois humaines sont nourries par une seule divine, qui domine autant qu’elle le veut, qui suffit à tout et vient à bout de tout.

117. L’homme ivre est guidé par un jeune enfant ; il chancelle, ne sait où il va ; c’est que son âme est humide.

118. Où la terre est sèche, est l’âme la plus sage et la meilleure.
L’âme sèche est la plus sage et la meilleure.
L’âme la plus sage est une lueur sèche.
C’est l’âme sèche, la meilleure, celle qui traverse le corps comme un éclair la nuée.

119. Le caractère pour l’homme est le daimone.

120. De l’aurore et du soir les limites sont l’Ourse, et, en face de l’Ourse, le Gardien de Zeus sublime (l’Arcture).

121. Les Ephésiens méritent que tous ceux qui ont âge d’homme meurent, que les enfants perdent leur patrie, eux qui ont chassé Hermodore, le meilleur d’entre eux, en disant: « Que parmi nous il n’y en ait pas de meilleur; s’il y en a un, qu’il aille vivre ailleurs ».

129. Pythagore, fils de Mnésarque, plus que tout homme s’est appliqué a l’étude, et recueillant ces écrits il s’est fait sa sagesse, polymathie, méchant art.
Umberto BOCCIONI, La Ville monte, 1910, 199,3 X 301, New York, Museum of Modern Art

LIGNES-FORCES FUTURISTES

Carlo CARRA, Portrait de F. T. Marinetti, 1910-1911, 100 X 80, Collection particulière

Umberto BOCCIONI, Les Forces d'une rue, 1911, 100 X 78, Collection particulière

Carlo CARRA, Les Funérailles de l'anarchiste Galli, 1911, 199 X 260, New York, Museum of Modern Art