jeudi 27 mars 2008

Pablo PICASSO, Buste de femme, 1907, 81 X 60, collection particulière

« Les masques nègres n'étaient pas des sculptures comme les autres. Pas du tout. Ils étaient des choses magiques. (...) Les nègres, ils étaient des intercesseurs, je sais le mot français depuis ce temps-là. Contre tout ; contre des esprits inconnus, menaçants. Je regardais toujours les fétiches. (...) Moi aussi, je suis contre tout. Moi aussi, je pense que tout c'est inconnu, c'est ennemi ! (...) J'ai compris à quoi elles servent leurs sculptures aux nègres. (...) Elles étaient des armes. Pour aider les gens à ne plus être les sujets des esprits, et devenir indépendants. (...) Les esprits, l'inconscient (on n'en parlait pas encore beaucoup), l'émotion, c'est la même chose. J'ai compris pourquoi j'étais peintre. (...) Les Demoiselles d'Avignon ont dû arriver ce jour-là, mais pas du tout à cause des formes ; parce que c'était ma première toile d'exorcisme, oui ! »
PICASSO, entretien avec André MALRAUX in La Tête d'obsidienne.